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animaux, dans diverses contrées, ont créé des moyens par lesquels on combat la nature et l’effet de ses agents. L’Angleterre peut en cela être placée au premier rang. Ce tour de force (la création du pur-sang), comme le dit dans ses cours M. Gourdon, n’a-t-il pas été fait malgré les brumes de la Grande-Bretagne ? et ce cheval n’a-t-il pas une grande partie des qualités du cheval dont il émane ? C’est incontestable ; mais les zootechniciens dont je parlais tout à l’heure, ont-ils l’intention, en transposant les races, d’affecter à leur production une atmosphère, une alimentation artificielles et des soins tels que les prodiguent nos voisins d’Outre-Mer ? Dans ce cas, je suis de leur avis, mais il est à craindre que les résultats de cette anglomanie leur coûteraient fort cher.

Action de la génération sur le développement de la tête. — Tel père, tel fils, ce qui doit être interprété ici : tel producteur, tel produit (les chiens ne font pas des loups), dit le proverbe. Si toutes les parties du corps participent de l’influence génératrice, la tête doit y être comprise, et on ne saurait mettre en doute l’influence des reproducteurs sur la forme de cette région sur les produits.

Il est des cas où la réussite n’a pas lieu, et les voici : quand on fait des croisements de race trop éloignées les unes des autres ; car, dans ce cas, chaque reproducteur donne une partie de ses caractères ; et, par la nouvelle résidence que l’on crée au produit, ils disparaissent sans laisser de trace sensible si les plus menus soins ne leur sont prodigués ; au contraire, quand on les fait avec des races parentes, la production des types est à peu près exacte, car outre que les caractères reproduits sont plus liés, ils n’ont pas à redouter l’influence des milieux. On pourrait à l’appui