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la hardiesse de leurs nautonniers, tout contribua à ranimer cette branche de leur trafic. Ils purent alors se procurer des esclaves par toutes les voies : par mer, au moyen de leurs vaisseaux ; par terre, au moyen des caravanes. Ils apportaient du fer, du cuivre aux peuples de l’intérieur de l’Afrique, et en recevaient en échange de l’or, de l’argent, des esclaves. Ils en fournirent aux Egyptiens qui, dans les premiers temps, avaient une aversion extrême pour la mer, et qui regardaient comme impie quiconque osait l’affronter[1]. Ils en livrèrent aux Cyrénéens, aux Carthaginois, aux Grecs, aux Romains, mais en moins grand nombre. Ils en employaient donc beaucoup, soit à leur propre usage, soit comme marchandise qu’ils débitaient aux étrangers. Enfin, lors même que nous ne trouverions point dans les auteurs que l’esclavage des nègres était connu dès la plus haute antiquité, nous serions en droit de conclure de la position géographique des colonies phéniciennes, de l’étendue de leur négoce, et enfin du droit des gens encore à l’état rudimentaire à cette époque, que, de même que les blancs, les nègres formaient une branche importante du négoce.

Lorsque par une suite d’événements qu’il serait

  1. Goguet, Origine des Lois, liv. 4. 1ère partie.— Huet,Histoire du commerce.