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ARRIEN, LIV. III.

croyaient inaccessible, ils lui envoyèrent des députés pour se rendre sous ses lois avec toute leur province.

Il les rangea sous le gouvernement d’Autophradates, satrape des Tapuriens. De retour dans son camp, il trouva les Grecs à la solde de Darius, qui s’y étaient rendus, et au nombre desquels étaient Callistratides, Pausippus, Monime et Anomante, députés vers Darius par les Lacédémoniens, et Dropidès par les Athéniens. Il les retint prisonniers ; renvoya en liberté les députés de Sinope, dont les intérêts étaient séparés de ceux de la Grèce, et qui, soumis à l’empire des Perses, avaient rempli leur devoir en députant vers leur souverain. Il mit aussi en liberté les Grecs au service de Darius avant la déclaration de guerre, et le député des Carthaginois Héraclide.

Il retint le reste des Grecs à son service, aux conditions qu’ils avaient obtenues de Darius. Il leur donna pour chef Andronique qui les avait amenés : on approuva la politique qui leur conserva la vie.

Il pousse ensuite vers Zadracarte, capitale de l’Hyrcanie ; s’y arrête quinze jours, qu’il emploie aux sacrifices, aux jeux gymniques, et se dirige vers les Parthes.

Il touche au territoire des Arriens, à Susia une de leurs villes. Le satrape de la contrée, Satibarzanes, vient le trouver ; Alexandre lui rend son gouvernement, en lui adjoignant Anaxippe, un des Hétaires, avec quarante archers à cheval pour protéger le pays des Arriens, contre les insultes de l’armée qui le traverse.

Chap. 9. Des Perses annoncent que Bessus a ceint la tiare, revêtu la pourpre, et s’est fait proclamer roi de l’Asie sous le nom d’Artaxerxès ; que, soutenu par les Perses retirés près de lui, par les Bactriens, il attend un renfort des Scythes ses alliés. Alexandre, après avoir réuni toutes ses troupes, se dirige vers la Bactriane ; il est joint en route par Philippe, amenant de la Médie la cavalerie étrangère qu’il commande, celle des Thessaliens restés volontairement au service, et les étrangers, sous la conduite d’Andromaque. Le chef des Hypaspistes, Nicanor était mort de maladie. Alexandre reçoit la nouvelle que Satibarzanes, ayant fait massacrer Anaxippe et son détachement, a soulevé les Arriens rassemblés sous leur capitale Artacoana. Son projet est de se réunir à Bessus contre Alexandre, aussitôt que ce dernier sera éloigné, et d’accabler les Macédoniens du poids de toutes leurs forces dans une action générale.

Alexandre rebrousse aussitôt chemin, accompagné de là cavalerie des Hétaires, des archers, des hommes de trait, des Agriens, des corps de Coenus, d’Amyntas, et laissant le reste de l’armée sous les ordres de Cratérus, marche à grandes journées sur Satibarzanes. Il parcourt six cents stades en deux jours, et arrive sous Artacoana.

Consterné de la marche rapide d’Alexandre, Satibarzanes fuit avec quelques chevaux ; la plupart de ses soldats effrayés l’abandonnent dans sa fuite. Le conquérant poursuit vivement les complices de la révolte, une partie est tuée, l’autre est jetée dans les fers. Il nomme Arzacès à la place de Satibarzanes ; et, rejoignant son armée, vient à la capitale des Zarangéens.

Barzaente, l’un des meurtriers de Darius et satrape de ce pays, fuit, à l’approche d’Alexandre, vers les Indiens en-deçà du fleuve. Ces peuples le renvoient chargé de chaînes vers Alexandre, qui punit de mort sa perfidie à l’égard de Darius.

On découvre la conjuration de Philo-