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POLYBE, LIV. XXXIII.

pendit au cordon d’une tapisserie. Ainsi les hommes vains se flattent toujours de vaines espérances. Celui-ci, espérant recevoir cinq cents talens de sa trahison, perdit avec la vie tous les biens qu’il possédait déjà. (Vertus et Vices.) Dom Thuillier.


II.


Les Marseillais demandent du secours aux Romains.


Les Marseillais avaient déjà été autrefois inquiétés par les Liguriens ; mais au temps dont nous parlons, réduits aux dernières extrémités et voyant deux de leurs villes, Antipolis et Nicée, assiégées, ils dépêchèrent à Rome des ambassadeurs, tant pour informer le sénat de ce qu’ils souffraient, que pour prier qu’on leur envoyât du secours. Ces députés entrèrent dans le sénat, déclarèrent les ordres dont ils étaient chargés, et il fut résolu qu’on députerait sur les lieux pour être éclairci de ce qui s’était passé, et pour essayer de ranger par des négociations les Barbares à leur devoir. (Ambassades.) Dom Thuillier.


Le plus jeune des deux Ptolémées vient à Rome et obtient des secours.


Dans le temps que le sénat envoya Opimius contre les Oxybiens, on vit arriver à Rome le plus jeune des Ptolémées, qui, introduit dans le sénat, se plaignit amèrement de son frère et rejeta sur lui le cruel projet qu’on avait formé de l’assassiner. Les cicatrices des plaies qu’il montra, jointes au discours touchans qu’il fit, émurent l’assemblée d’une compassion si vive, qu’en vain Néolaïdas et Andromachus s’efforcèrent de justifier leur maître ; non-seulement on refusa de les écouter, mais on leur donna ordre de sortir sans délai de Rome. On choisit ensuite cinq députés, du nombre desquels étaient Mérula et Lucius, Thermus. Ils eurent ordre de prendre chacun une galère et de conduire Ptolémée en Chypre, et l’on écrivit aux alliés de Grèce et d’Asie qu’on leur permettait d’aider Ptolémée à rentrer dans son royaume. (Ibid.)


Dix commissaires sont envoyés en Asie pour réprimer la témérité de Prusias.


À leur retour de Pergame, Hortensius et Arunculéius font savoir au sénat que Prusias se moque de ses ordres ; que, contre la foi des traités, il les avait enfermés dans Pergame, eux et Attalus ; en un mot, qu’il n’était pas de mauvais traitement qu’il ne leur eût fait. Les Pères, indignés de cet étrange procédé, députèrent dix commissaires, dont les principaux étaient Lucius Anicius, C. Fannius et Quintus Fabius Maximus, avec ordre de finir cette guerre et d’obliger Prusias de donner satisfaction à Attalus pour les dommages qu’il lui avait causés. (Ibid.)


Guerre des Romains en faveur des Marseillais contre les Oxybiens et les Décéates.


Sur les plaintes que les Marseillais avaient portées à Rome contre les Liguriens, le sénat députa sur-le-champ Flaminius, Popilius Lænas et L. Puppius, qui, partant avec les ambassadeurs de Marseille, vinrent par mer dans le territoire des Oxybiens, dans le dessein de débarquer devant Ægitna. Les Liguriens, sur la nouvelle qu’ils reçurent que ces commissaires étaient venus pour leur commander de lever le siége de cette ville, s’opposèrent à la descente de ceux qui étaient encore