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POLYBE, LIV. XXI.

pendant lesquels on enverrait une ambassade au sénat. Publius, qui brûlait depuis long-temps d’aller en Asie, persuada bientôt à son frère de leur accorder cette grâce. Les conventions rédigées par écrit, Manius lève le siége, remet toutes ses troupes à Lucius, et prend, avec les tribuns, la route de Rome. (Ambassades.) Dom Thuillier.


II.


Les Phocéens, fatigués d’être si long-temps les hôtes des Romains restés chez eux avec leurs navires, et, supportant impatiemment les tributs qu’on leur imposait, se divisent en différens partis. (Suidas in Ἐπισταθμ.) Schweigh.


Ambassade des Phocéens auprès d’Antiochus.


Séleucus campait sur les frontières de la Phocide, lorsque les magistrats de cette contrée, craignant que la disette où l’on était ne soulevât la multitude et que les partisans d’Antiochus ne loi inspirassent leurs sentimens, envoyèrent à ce prince des ambassadeurs, pour le prier de ne pas approcher de Phocée, parce que leur résolution était de rester tranquilles, et d’attendre quel serait le succès de la guerre, qu’alors ils se soumettraient à tout ce qui leur serait ordonné. Entre ces ambassadeurs, Aristarque, Cassandre et Rhodon étaient portés pour Séleucus ; Hégias et Gélias penchaient pour Antiochus. Le roi reçut les trois premiers poliment et leur fit beaucoup de caresses, et n’eut que très-peu d’égards pour les autres. Informé des dispositions du peuple et de la famine qu’il souffrait, sans entendre les ambassadeurs, sans leur donner aucune réponse, il se mit en marche et s’avança vers la ville. (Ambassades.) Dom Thuillier.


Pausistrate commandant de la flotte rhodienne.


Pausistrate, commandant de la flotte des Rhodiens, se servit d’une machine propre à lancer du feu. Des deux côtés de la proue, à l’intérieur du bâtiment, sur la partie supérieure, deux ancres étaient placées l’une près de l’autre et fixées par des coins, de manière que leurs extrémités s’avançaient assez loin sur la mer ; de la tête de ces coins pendait, à l’aide d’une chaîne de fer, un vase portant une grande quantité de feu ; de telle sorte qu’à chaque fois qu’approchait, soit vis-à-vis, soit sur les côtés, un vaisseau ennemi, on secouait sur lui ce feu qui ne pouvait endommager le bâtiment sur lequel il était placé, attendu que par l’inclinaison de la machine il s’en trouvait fort éloigné. (Suidas in Πυρφόρος.) Schweigh.


Pamphilidas.


Pamphilidas, commandant de la flotte rhodienne, paraissait plus habile que son collègue Pausistrate à profiter de toutes les circonstances favorables. Il avait naturellement l’esprit pénétrant et profond, et s’il était moins hardi à entreprendre, il était plus constant dans ses entreprises. Cependant, comme la plupart des hommes jugent des choses non par principe et par raison, mais par les evénemens, parce que Pausistrate faisait paraître plus d’activité et de hardiesse, les Rhodiens l’avaient préféré ; mais l’accident qui leur arriva leur fit bientôt changer de sentiment. (Vertus et Vices.) Dom Thuillier.


55.