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POLYBE, LIV. XXV.

bassadeurs, sur-le-champ, vont trouver Pharnace, et tâchent de le persuader que, de tous les moyens d’accommoder les affaires, le plus sûr était d’avoir une conférence avec Eumène. Cet expédient ne plaît point à Pharnace ; il le rejette absolument, et donne à penser, par ce refus, qu’il se reconnaît coupable, et qu’il se défie des raisons qu’il apporterait pour se justifier. Comme, cependant, les ambassadeurs étaient résolus de finir la guerre par quelque voie que ce fût, ils ne le quittèrent pas qu’il n’eût consenti à envoyer des ambassadeurs sur la côte de la mer pour conclure la paix aux conditions qu’ils lui prescriraient. Ils se retirèrent ensuite, et rejoignirent Eumène avec les plénipotentiaires de Pharnace. Du côté des Romains et du roi de Pergame, il n’y eut rien qu’on n’accordât ; mais de la part des ambassadeurs de Pharnace on ne vit que chicane, que résistance. À peine était-on convenu de quelque chose avec eux, qu’ils en demandaient une autre ou changeaient de sentiment. Les députés romains, voyant qu’ils travaillaient en vain et que Pharnace n’accepterait aucune condition, sortirent de Pergame sans avoir rien fait. Ceux de Pharnace retournèrent de même chez eux : la guerre continua de se faire, et Eumène recommença à s’y préparer. Les Rhodiens alors l’ayant prié de se transporter à Rhodes, il y fut à grandes journées pour prendre la conduite de la guerre contre les Lyciens. (Ambassades.) Dom Thuillier.


IV.


Eumène envoie ses frères à Rome. — Promesses qu’ils en reçoivent de la part du sénat.


Le traité conclu entre Pharnace, Attalus et les autres, chacun reconduisit ses troupes dans ses états. Eumène alors était à Pergame, où il se rétablissait d’une grande maladie qu’il avait eue. Il apprit avec beaucoup de plaisir la nouvelle, que lui apportait Attalus, de la conclusion du traité, et il se proposa d’envoyer tous ses frères à Rome. Deux motifs l’y portaient. Par là il espérait mettre fin à la guerre qu’il avait avec Pharnace, et il était bien aise de faire connaître ses frères aux amis qu’il avait dans Rome et dans le sénat. Ils se disposent donc au voyage, ils arrivent. Ils étaient déjà connus dans cette ville par une infinité de personnes qui avaient porté les armes avec eux dans l’Asie. On leur fit un accueil magnifique. Le sénat surtout n’épargna rien pour les bien recevoir. Il les logea, et les traita splendidement. On leur fit de grands présens, on leur accorda l’audience la plus favorable. Introduits dans le sénat, ils rappelèrent dans un long discours les effets de l’étroite liaison que leur maison avait depuis long-temps avec les Romains ; ils portèrent leurs plaintes contre Pharnace, et demandèrent avec instance qu’il fût puni comme il méritait. La réponse du sénat fut gracieuse. On leur promit qu’on enverrait sur les lieux des ambassadeurs qui tenteraient toutes sortes de voies pour finir la guerre. (Ibid.)


V.


Pourquoi les Achéens choisirent pour ambassadeurs vers Ptolémée Lycortas, Polybe son fils et le jeune Aratus.


Ptolémée (Épiphane), voulant faire alliance avec les Achéens, leur envoya un ambassadeur, avec promesse de leur donner six galères à cinquante rames armées en guerre. Le présent parut digne de reconnaissance, et l’on accepta les offres du prince. En effet, cela valait à peu près dix talens. Pour re-