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POLYBE, LIV. XXXI.

trouva dans une étrange position ; car les choses humaines semblent tourner dans un cercle habituel. La fortune, qui élève les hommes par caprice, les renverse avec réflexion ; après les avoir accablés de ses faveurs, elle semble s’en repentir, et brise sous ses pieds tout ce qu’elle avait construit. N’est-ce pas là ce qui advint à Eumène ? Quand il crut son pouvoir bien affermi, bien sûr, et qu’il pensa ne rien avoir à redouter, à cause de l’entière destruction du royaume de Persée, en Macédoine, c’est alors qu’il se trouva dans la position la plus critique par l’invasion inopinée des Galates d’Asie. (Angelo Mai et Jacobus Geel, ubi suprà.)




FRAGMENS
DU

LIVRE TRENTE-UNIÈME.


I.


Guerre des Cnossiens et des Gortynéens contre les Rhauciens. — Ambassade des Rhodiens à Rome pour demander une alliance qui leur est refusée.


Les Cnossiens et les Gortynéens s’étaient joints ensemble pour faire la guerre aux Rhauciens, et ils avaient juré qu’ils ne quitteraient pas les armes qu’ils n’eussent emporté leur capitale. Sur cette nouvelle, les Rhodiens, après avoir exécuté les ordres du sénat romain, voyant que sa colère ne s’apaisait point, envoyèrent à Rome une députation, à la tête de laquelle était Aristote, qu’ils avaient chargé de tenter tout pour obtenir une alliance. Ces ambassadeurs arrivèrent pendant le fort de l’été. Entrés dans le sénat, ils firent un long discours où, après avoir dit que les Rhodiens avaient évacué Caune et Stratonicée, selon ce qui leur avait été ordonné, ils tâchèrent par plusieurs raisons de gagner sur le sénat qu’il permettrait aux Rhodiens de faire alliance avec la république romaine. Mais dans la réponse qu’on leur fit, sans parler d’amitié, on leur dit simplement qu’il ne convenait pas pour le présent que l’on fit alliance avec eux. (Ambassades.) Dom Thuillier.


Députation des Gallo-Grecs à Rome.


Le sénat leur accorda de vivre suivant leurs lois et leurs coutumes, pourvu qu’ils se renfermassent dans les bornes du pays qu’ils occupaient et qu’ils n’en sortissent point en armes. (Ibid.)


Fêtes magnifiques données par Antiochus.


Antiochus, ayant appris les grandes actions que Paul-Émile avait faites en Macédoine, voulut surpasser ce général romain par un excès de libéralité. Il envoya donc dans un grand nombre de villes des députés et des théores pour annoncer les combats gymnastiques qu’il