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POLYBE, LIV. XXXII.

contre leur maître était faux, le sénat n’en voulait rien croire. Enfin, après d’exactes recherches, comme il ne pouvait être informé au juste de ce qui s’était passé, il députa Lucius Apuléius et C. Pétronius sur les lieux pour examiner quelle était la situation des affaires dans les royaumes de Bithynie et de Pergame. (Ambassades.) Dom Thuillier.


VII.


Artaxias voulait faire mourir Ara…th.. ; mais, d’après le conseil d’Ariarathe, il n’en fit rien, et redoubla, au contraire, d’amitié envers lui. Un généreux caractère a donc bien de la puissance, l’avis et les conseils d’un homme de bien sont donc bien efficaces, puisqu’ils sauvent non-seulement des amis, mais des ennemis acharnés, et les tournent vers de bonnes œuvres.

La beauté est la meilleure lettre de recommandation.

Il y a chez les jeunes gens un tel dévergondage, une telle manie de plaisirs blâmables, qu’on en voit acheter un talent un esclave qu’ils aiment, et d’autres payer trois cents drachmes un plat de sardines. C’est à ce sujet que Marcus disait au peuple qu’on voyait un état pencher vers sa ruine quand un bel enfant se vendait plus qu’un champ de terre, des poissons confits plus qu’un attelage de bœufs. (Angelo Mai, etc.)


Les Rhodiens, dont les institutions avaient d’ailleurs de la vitalité, me paraissent être bien déchus dans ces derniers temps. Ils avaient reçu d’Eumène vingt-huit myriades de blé, comme prêt usuraire, dont l’intérêt devait servir à solder les maîtres et les précepteurs de leurs fils. Que, dans la gêne, un particulier accepte un pareil secours de ses amis pour ne pas négliger par misère l’éducation de ses enfans, on le conçoit ; mais quel est le riche qui ne consentirait à tout, plutôt que de mendier près de ses amis le salaire d’un maître pour son fils ? Plus on a de raisons d’économiser en particulier, plus on doit publiquement faire ce qu’il convient et conserver le décorum. — Cela s’applique surtout aux Rhodiens, à cause des richesses de leur république et de sa dignité. (Ibid.)


Lycisque l’Étolien, homme terrible et indomptable, étant mort, les Étoliens furent d’accord et vécurent en paix. Le caractère de l’homme a une telle influencer, que dans les camps ou dans les villes, dans les discussions civiles ou les soulèvemens étrangers, dans tout le monde enfui, la bonté ou la méchanceté d’un seul homme opère le bien ou le mal.

Ce Lycisque, qui était si pervers, mourut si glorieusement, que l’on accusa la fortune avec raison de prodiguer sans distinction à l’homme vertueux et au coupable la récompense d’un beau trépas. (Ibid.)