Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/111

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de bonne foi s’indignèrent, et sur beaucoup de points résolurent de tenir tête au crime, On employa pour les réduire le canon et le mensonge. Louis-Napoléon fit répandre le bruit, dans les campagnes, que Paris avait acclamé le coup d’État ; on racontait dans les villes que les paysans arrivaient munis de grands sacs pour enfermer le butin. Eh bien ! les défenseurs de la Constitution s’emparèrent de plusieurs villes, notamment de Mirande, dans le Gers, et partout ils firent respecter l’ordre et les propriétés. Il fallut souvent pour nourrir ce surcroît de population, requérir des approvisionnements. Ils furent religieusement payés soit sur place, soit par des bons qui depuis ont été acquittés avec les intérêts.

Les ordres les plus rigoureux furent donnés aux commandants militaires. Mal armés, peu exercés, les défenseurs de la Constitution plièrent vite devant des troupes disciplinées. Alors la Terreur bonapartiste fit rage. Des milliers d’arrestations eurent lieu, les canons se promenèrent sur les grandes routes ; on tirait indistinctement sur tout ce qui fuyait. Dans le Var un jeune homme, Martin Bidauré, est saisi, fusillé. Quelques amis le relèvent, il n’est pas mort ;