Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/124

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Peine inutile. Ces millions de liens opposaient par leur nombre une résistance invincible, et comme il redoublait d’efforts, les nains firent pleuvoir une grêle de flèches grosses comme des aiguilles, mais dont quelques-unes, l’atteignant aux mains et au visage, lui causèrent de cruelles piqûres. Réduit à l’immobilité, le prisonnier dut capituler. Les vainqueurs l’obligèrent à travailler pour eux, à faire les grosses besognes. On le traitait en apparence avec toutes sortes d’égards, car il eût pu, d’un revers de sa puissante main, renverser des villes entières, écraser sous sa botte tous les habitants ; mais on avait organisé une incessante surveillance. Des flèches empoisonnées l’auraient, au moindre signe menaçant, criblé de blessures mortelles. Ce ne fut que longtemps après et à force d’habileté, qu’il put échapper à ses bourreaux.


Tu t’appelles aussi Gulliver, Jacques Bonhomme, géant au service de nains. On te loue, on te flatte, car on sait qu’étant la force, il n’y aurait pas sans toi de production. Bien plus, on feint de te demander tes ordres tous les six ans. Mais l’administration, l’armée, le clergé, la ma-