Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/132

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moyenne : « Messieurs, arrangez-vous de façon à faire nommer MM. tels et tels. »

Les sous-préfets s’inclinent, question de vie ou de mort. À quoi diable serviraient ces beaux fils de famille absolument incapables de gagner leur vie par un travail utile ?

Le préfet se rend chez l’évêque (il y a quatre-vingt-neuf évêques ou archevêques en France, payés de 15,000 à 20,000 francs, sans compter les 5,000 ou 10,000 francs alloués par les Conseils généraux) : « Monseigneur, le gouvernement espère que vous daignerez soutenir ses candidats. » Le papelard sourit, il y a telle place d’archevêque vacante ou tel chapeau de cardinal en vue. Vite il ordonne a ses curés de faire au prône l’éloge du candidat de Napoléon III et de confesser les ménagères en conséquence.

Puis c’est le tour des maires. Ici le préfet se passe de gants : « Obéissez ou je vous casse. » L’inspecteur d’académie reçoit l’ordre d’utiliser ses instituteurs. — Mais l’école en souffrira. Qu’importe ! — service de Napoléon III.

Le receveur général est avisé d’avoir a styler ses employés, le chef de la gendarmerie ses