devenu libre ne délibère pas, ne vote pas sur ses droits, il les proclame. On ne demande pas à un homme sauvé de l’asphyxie s’il veut respirer.
D. Expliquez et appliquez ces principes.
R. Le peuple étant souverain, nulle autorité ne peut dériver que de lui ; il doit donc la déléguer par l’élection. Étant le maître, il a bien le droit d’exprimer sa pensée comme il l’entend par la plume ou par la parole.
D. Cependant, si quelqu’un par parole ou par écrit prêche l’insurrection ?
R. Eh bien, ou l’opinion est avec lui, et il fait son devoir, ou bien l’opinion lui tourne le dos, et alors il est réduit à l’impuissance.
D. Vous supposez le peuple assez instruit pour discerner le vrai du faux ?
R. Il faut qu’il le soit, Jacques, il le faut, ou nous sommes perdus. Si quelques-uns peuvent s’arroger le droit de dire ; ceci est bien, ceci est mal, nous retombons dans la tyrannie.