Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/209

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au mien ? Est-ce qu’un gros propriétaire ne reçoit pas plus de services de l’État que l’ouvrier qui vit au jour le jour ? Donc, ce n’est pas assez, pour que l’impôt soit équitable qu’il soit proportionnel.

D. Vous voudriez, par exemple, que celui qui a dix fois plus qu’un autre payât plus de dix fois autant ?

R. Sans doute. Aujourd’hui il en est ainsi pour le loyer, ainsi pour les boissons et les patentes seulement en sens inverse, le pauvre payant plus que le riche. Que la progression soit modérée, très-bien, mais il est juste qu’on ne prenne pas en proportion à qui vit au jour le jour autant qu’à celui qui a de gros revenus. Cent francs pour mon revenu de mille francs, c’est juste mille francs pour le revenu de dix mille francs du voisin. Or, cent francs c’est mon nécessaire, et mille francs c’est pour lui le superflu.

D. Et la prestation en nature ou la corvée ?

R. Elle doit disparaître comme étant un reste de barbarie. Qu’elle soit convertie en argent et mise à la charge des propriétaires. Qu’il n’y ait plus de limite d’âge pour ceux qui peuvent la payer.