Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/48

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Un mois après la fête du 14, des régiments se révoltent à Nancy contre leurs officiers qui les volent. Le marquis de Bouillé, l’âme damnée de la reine, envoyé par l’Assemblée pour apaiser l’émeute, la fait mitrailler sans pitié. On en prit au régiment de Château-Vieux dont le corps fut coupé en morceaux dans le marché de Nancy. Leur crime, aux yeux de la Cour, était d’avoir refusé de tirer sur le peuple le jour de la prise de la Bastille. L’Assemblée ose, malgré les efforts de Robespierre, voter des remercîments à Bouillé.

À ce signe le peuple comprend que sa cause est perdue s’il n’intervient lui-même, s’il ne prend la place de cette Assemblée qui l’abandonne, et, comme il lui faut un bras, une tête, il adopte la Commune et les Jacobins.

C’était d’abord une société de députés qui se réunissaient dans le couvent des Jacobins. Bientôt ils admirent à leurs délibérations tous ceux qui étaient présentés par trois membres. Le but de la société fut de conserver la Législature pure et indépendante du roi, de soumettre l’administration aux principes et aux formes démocratiques, et d’empêcher que la Constitution