Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/69

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ton corps aux gibets et proscrivait en un jour par une seule ordonnance six cent mille protestants ? Rien que des douleurs perpétuelles. Eh bien ! les nuages ont disparu, le soleil a dissipé les vapeurs qui obscurcissaient la face de la Révolution, regarde et réponds :

Qui t’a rendu l’égal de tous devant la loi ?

Qui a aboli les priviléges et mis le travail et la vertu au-dessus de la naissance ?

Qui a aboli les maîtrises et les jurandes ?

Qui t’a donné le droit de nommer tes mandataires ? Qui a proclamé que nulle autorité légitime ne peut émaner d’autre que de toi ?

Qui a restitué à la nation les biens du clergé, ceux des émigrés ? Qui a partagé les biens communaux ?

Qui t’a rendu le droit d’exprimer librement ta pensée ? Qui t’a rendu la liberté de conscience ?

Qui a transformé les fonctions publiques en devoir ?

Qui a proportionné les peines aux délits ? Qui a décrété l’uniformité de la justice ? Qui a voulu que les juges fussent nommés par le peuple ? Qui