Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/72

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ses orages, cette Révolution parut si grande et si désirable, que tous les peuples furent attirés vers la France comme par un tourbillon. Elle avait dit : « Tout peuple qui voudra être libre, trouvera en moi appui, fraternité, » et on entendit en Europe des milliers de voix répéter : « Plutôt mourir que de n’être pas Français ! » Et par delà les mers, les Américains, déjà cependant affranchis, n’entrèrent à pleines voiles dans le républicanisme que sous l’impulsion du souffle jacobin. Crois-moi, Jacques, aux insulteurs de notre Révolution, montre tes bras libres, ton cou affranchi ; récite la longue nomenclature de tes conquêtes, et réponds à ceux qui versent des larmes hypocrites sur les excès de cette époque, : « Oui, je le sais, dans cette tempête effroyable où il fallut jeter plus d’un mât à la mer pour sauver le vaisseau, beaucoup de coupables sont tombés sans toutes les formes de procès, et avec eux quelques innocents. Ces derniers, je les pleure autant que personne, mais je les pleure comme les soldats qui tombent à nos côtés sur les champs de bataille. La postérité a anobli et embaumé leur mémoire. » Et tu honoreras ces victimes inno-