Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/84

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Que répondit cet empereur ? « On ne doit pas donner des fusils aux ouvriers à qui on ne pourrait plus les retirer. » Ah ! tu étais bien toujours pour lui, Jacques Bonhomme, cette « vile canaille » qu’il avait vue, disait-il, au 10 août ; chair à misère avant la Révolution, chair à canon depuis Bonaparte. N’avait-il pas dit sur un champ de bataille : « Ménagez les chevaux, on trouve toujours des hommes. » — Mais cette « vile canaille, » elle avait sauvé la France, et ses grenadiers, à lui, la perdirent ; cette « vile canaille » avait gardé la virginité de Paris ; — défendue par elle, la grande ville n’avait jamais vu la fumée d’un camp ennemi, et en 1814 et en 1815, les Cosaques attachaient leurs chevaux aux arbres de ses promenades, et, pour y installer leurs camarades, jetaient à bas des lits des hôpitaux les blessés français ; — elle n’avait pas, cette « vile canaille, » imposé à la France l’humiliation de payer aux alliés 400 millions pour défrayer leurs dépenses d’invasion, 700 millions pour les contributions de guerre, 400 millions pour entretenir pendant trois ans, sur notre territoire, cent cinquante mille Prussiens, Russes, etc., 241 millions pour tous les dom-