Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fédérés relevèrent et soignèrent indistinctement les blessés de Vinoy et de Gallifet. Qui demanda que les malheureux bombardés d’Issy et de Neuilly pussent chercher un refuge dans Paris ? — La Commune. — Qui refusa pendant de longs jours ? — M. Thiers. — Qui commit cette violation monstrueuse des lois de la guerre, le bombardement de Paris sans sommation ? Qui usa le premier des bombes à pétrole et incendia le quartier des Ternes ? Qui fit tirer sur les franc-maçons quand, désarmés, ils plantèrent leur bannière sur les remparts ? — M. Thiers, qui osait s’indigner de l’exécution d’un seul prisonnier. Mais c’est par ce mélange de mensonge et d’astucieuse bonhomie qu’il est devenu l’idole de la bourgeoisie française.

À six heures du matin, les Versaillais attaquèrent la barricade située à l’intersection des boulevards Voltaire et Richard-Lenoir ; elle tint deux jours. A la Bastille, le mouvement de flanc achevait d’envelopper le faubourg. On se battait au chemin de fer du Nord, avenue Lacuée, au boulevard Mazas. Il pleuvait ; la fusillade avait perdu sa voix brève et ressemblait à un roulement sourd. La fumée enveloppait la colonne et la place. A sept heures, dans la rue Saint-Antoine, on annonça l’approche des Ver-