Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/147

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diatement une estafette à Gennevilliers pour en informer le commandant de la redoute, et celui-ci fit aussitôt prévenir les troupes d’Asnières. A Saint-Denis, l’autorité prussienne prêtait main-forte aux gendarmes français. Les journaux versaillais n’ont pas manqué d’accuser les fédérés d’avoir pactisé avec les Prussiens ; ils n’en ont jamais pu produire la moindre preuve. Mais l’entente des Prussiens avec M. Thiers a été, elle, manifeste au moins pendant les huit jours de la lutte. Elle résultait certainement d’engagements antérieurs, car, du 22 au 28, les Prussiens ne furent pas plus menacés par les fédérés qu’ils ne l’avaient été depuis le 18 mars. En tout cas, aucune nécessité de défense ne les forçait à remettre leurs captures entre les mains des Versaillais. Ainsi, le samedi 27, à neuf heures du soir, un détachement de Bavarois conduisait au fort de Vincennes, qu’il croyait appartenir à l’armée, deux cents fédérés pris aux portes de Belleville. Dès que l’erreur fut reconnue, le commandant bavarois alla remettre ses prisonniers au conseil de guerre, installé dans un posté-caserne près de Montreuil ; — et la nuit on entendit des feux de peloton.

Lors du traité de Francfort, les journaux versaillais parlèrent dé certaine clause secrète rela-