Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/198

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» Son activité était prodigieuse. Pendant-des années, il se multiplia dans les associations ouvrières ; il fut l’âme de toutes les grèves, de toutes les manifestations. Son talent d’organisation se révéla dans toutes les créations auxquelles il prit part. Il avait l’habitude de dire que s’il avait le choix d’une occupation, il voudrait être à la tête d’une grande administration, parce qu’il se sentait des aptitudes à être utile à un pareil poste, et il disait vrai.

» Il était du reste d’une grande modestie, et ne s’avançait que lorsque cela était indispensable : c’est ce qui explique comment, ayant beaucoup fait, il avait si peu fait parler de lui. »[1]

Le mardi 30 mai, dans un coin du cimetière du Père-Lachaise, le long du mur de Charonne, à l’est, on fusilla 147 prisonniers. Un 148me avait rompu les rangs, et il s’était sauvé non loin dans une excavation. Poursuivi, il eut les honneurs d’une exécution spéciale. En même temps des exécutions avaient lieu dans la cour de la maison d’arrêt de Cherche-Midi.

  1. La Liberté, de Bruxelles. — Rendons hommage à ce journal socialiste le seul qui ait défendu en Belgique cause de la Commune. Le journalisme a rarement uni une aussi grande éloquence à une telle vigueur d’argumentation.