Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/234

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Les musiciens des bataillons furent également arrêtés. Les médecins, les ambulanciers eurent le même sort, sans qu’on voulût admettre que leurs fonctions avaient été de nécessité absolue. Combien plus humaine s’était montrée la Commune. Pendant le siége, un de ses délégués, après avoir inspecté les ambulances de la Presse, réunit tout le personnel. « Je n’ignore pas, dit-il, que la plupart d’entre vous sont royalistes et amis du gouvernement de Versailles ; mais je souhaite que vous viviez pour reconnaître votre erreur. Je ne m’inquiète pas de savoir si les lancettes au service de nos blessés sont royalistes ou républicaines. Je vois que vous remplissez dignement votre tâche, je vous en remercie. J’en ferai mon rapport à la Commune[1]. »

Presque toutes les maisons furent perquisitionnées. Un détachement de ligne, conduit par un officier, enveloppait un pâté de maisons, et pendant tout le temps que durait la perquisition, on pouvait entrer mais non sortir. Les sergents de ville les accompagnaient, armés de chassepots et des pistolets versés par les particuliers d’après les ordres de l’autorité

  1. The Times.