Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/238

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en amateurs, en se promenant. Tous les jours ils arrêtaient dans les rues et sur les boulevards des passants dans lesquels, se fiant à des souvenirs de photographies, ils croyaient reconnaître des personnages importants.

La presse encourageait ces lâchetés et prêchait d’exemple.

« Voici, disait le Gaulois, un petit entrefilet très-grave que nous trouvons dans l’Univers. Nous en recommandons la lecture à qui de droit : « Des renseignements parfaitement sûrs nous permettent de dire que dans plusieurs quartiers les honnêtes gens ne sont pas peu surpris de se retrouver face à face avec des communeux notoires, commandants de bataillon, capitaines, etc. lesquels arrêtés et conduits à Versailles, ont été relâchés et reviennent plus arrogants que jamais. Nous citerons notamment le quartier des Batignolles, où l’on a vu reparaître un secrétaire des commandements de Rossel, fameux par ses actes de banditisme et dont les dénonciations ont jeté dans les prisons une foule

    les assistants, — quel est le lâche qui a livré cet homme ?... qu’il se montre !...» — Son désespoir était tellement vrai, tellement grand qu’elle ne courut aucun danger. L’officier lui disait : « Calmez-vous, calmez-vous. »