Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/239

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d’honnêtes gens. L’autorité militaire a le devoir de surveiller de pareils hommes et la presse honnête, celui de les signaler. »

» Depuis quelques semaines, Courbet avait quitté son domicile, disait le Paris-Journal du 1er juin. Il demeurait avec sa maîtresse, passage du Saumon, n° 12. En fouillant de ces côtés-là on trouverait peut-être quelque chose. »

Le Figaro publia sous forme de feuilleton l’historique des derniers jours de l’Hôtel de ville. Son rédacteur, qui prétendait avoir assisté aux séances les plus secrètes, inventa d’un bout à l’autre des comptes rendus fantastiques, où des calomnies atroces et les moins vraisemblables étaient accumulées. Il fit tenir de long discours et jouer un rôle important à M. Charles Quentin, en ce moment prisonnier à Versailles et qui n’avait jamais mis le pied à l’Hôtel de ville pendant ces dernières journées. Son frère protesta avec indignation, et l’écœurement d’un public dont l’estomac n’était pas cependant difficile, fit suspendre cette publication. L’auteur de ces odieuses inventions osa les maintenir dans une lettre publiée par le Figaro ; mais il se garda bien de se découvrir. D’ailleurs, presque toutes les dénonciations furent anonymes. Il y en eut à peine dix mille de signées.