Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/24

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heures entières, enfin nomma Lullier général en chef. La situation voulait un homme de tête, au coup d’oeil prompt, froid et audacieux. Ce fou, qui était un sot avant de devenir un malhonnête homme, perdit en quelques heures toute l’avance conquise le matin. Fermer immédiatement les portes de la ville et retenir prisonniers ministres, ministères, généraux, gendarmes et sergents de ville, marcher de nuit sur Versailles à peine gardé, surprendre et ramener l’Assemblée à Paris, telles étaient les indications du plus vulgaire bon sens. Lullier n’en fit rien et, grâce à lui, le gouvernement put évacuer Paris avec armes, personnel et bagages. On lui doit également la terrible surprise du Mont-Valérien, abandonné du 18 au 20 par les Versaillais.

Plus tard, la Commune nomma Cluseret. Mais ce n’était qu’un brochurier militaire sans idées,

    loin ainsi de Montmartre. Il était donc matériellement impossible que le Comité put prendre aucune part à l’exécution des généraux. Clément-Thomas fut arrêté à quatre heures, fusillé à quatre heures et demie, et sa mort entraîna celle de Lecomte, demandée depuis le matin par les soldats de ce général. Le Comité central est tout aussi responsable de ces événements que la municipalité du 14 juillet 1789 pouvait l’être de la mort de Flesselles, Foulon, Berthier, etc., etc.