Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/264

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rendu le 16 mai par l’ingénieur du service de l’éclairage, prescrivant la déclaration dans ses bureaux de tous les entrepôts de pétrole[1]. Naturellement ce pétrole avait été recherché en vue de l’incendie de Paris. Une jeune fille de huit ans fit des révélations. Arrêtée au moment où elle se préparait à jeter du pétrole dans les caves, elle avait dit aux soldats : « Ah ! vous avez à faire, allez, nous sommes huit mille comme cela. » L’enfant avait donné des renseignements sur le bataillon de furies qui avaient pour mission de faire de Paris un monceau de ruines. Elles étaient huit mille, tant femmes que filles, sous la haute direction du membre de la Commune Ferré, qui les avait divisées en escouades commandées par des sergents et des caporaux féminins ; chaque escouade avait son quartier respectif qu’elle devait in-

  1. Déclaration et non réquisition, comme le prétendaient les journaux versaillais. À cette époque, on redoutait à Paris la suspension de l’éclairage au gaz. Les convois de houille étaient fort rares depuis quelque temps et le directeur de la Compagnie parisienne, M. Le Camus, vint lui-même prévenir la Commune, qu’ils allaient totalement manquer. Sur son avis, le fonctionnaire chargé de l’éclairage fit rendre cet arrêté. Le 21 mai, jour de l’entrée des troupes, il n’avait été fait aucune déclaration.