Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/269

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’incendie, avait été organisée militairement par la Commune. De même que les édifices étaient désignés longtemps à l’avance, des femmes chargées de dévisager les Versaillais avaient reçu des indications précises. « Voilà, disait le Petit Moniteur universel, comment les brigands de l’Hôtel de ville entendaient l’égalité ! Le niveau du vitriol appliqué à tous les individus qui n’avaient point le malheur d’être aussi laids que Delescluze ou Vermorel ! » Dans la rue du Rocher on avait mis la main sur une machine à vitriol, espèce de pompe incendiaire qui devait lancer à gros jets le liquide sur les soldats.

Le vitriol ayant à son tour passé de mode, la presse chercha encore et elle trouva. Au quartier des Écoles, on découvrit chez un débitant ou fabricant de produits chimiques, deux petites fioles remplies d’une substance composée, qui, jetée sur un groupe, devait en se volatilisant produire des morts foudroyantes dans la proportion de soixante pour cent[1]. On avait saisi dans le matériel scientifique de la commission instituée par la Commune de petits ballons libres chargés de matières inflammables

  1. Petit Moniteur.