Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/277

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Bismark savait parfaitement dissimuler toutes les apparences[1].

D’autres affirmaient gravement qu’il y avait du bonapartisme dans l’émeute. Un ancien adjoint du IIme arrondissement soutint avoir reconnu parmi les fédérés des agents de la police secrète de l’empire. La commission d’enquête de la Chambre était également de cet avis.

Mais ces accusations générales étaient loin d’avoir la saveur des calomnies plus précises dirigées contre les personnages marquants de la Commune ou de la révolution du 18 mars. La curiosité publique s’attachait à chacun d’eux et se montrait avide des moindres détails. Les feuilles versaillaises ne manquèrent pas d’exploiter cette mine si riche, satisfaisant ainsi leur haine et doublant leurs lecteurs. Rochefort les avait flagellés pendant la Commune. On prétendit avoir trouvé chez lui des objets appartenant aux collections de M. Thiers, saisies au profit de l’État par le Comité de salut public[2]. On raconta que, parmi les pièces à demi conservées, emportées par le vent jusqu’à Saint-Germain, on avait trouvé une lettre du rédac-

  1. Gaulois.
  2. La France.