Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/279

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lais racontèrent encore que ce vieillard, dont la vie privée fut austère, avait transformé la mairie du XIme arrondissement en un lieu de débauche, et ils publièrent à cet égard des détails ignobles que nous sommes forcé de reproduire à titre de documents[1].

Raoul Rigault fut aussi le bouc émissaire. La presse versaillaise ne lui pardonnait pas d’avoir tremblé sous lui. On raconta, avec détails, ses attentats à la pudeur sur toutes les femmes de quelque beauté qui venaient solliciter à la préfecture de police[2]. Il allait souvent au théâtre, et faisait, dit-on, dans les entr’actes, sur la table d’un café voisin, la liste des otages qui devaient être fusillés[3]. Lui aussi avait contre Chaudey un motif particulier de haine : ce dernier ayant fourni de mauvais renseignements au père d’une jeune fille que Rigault demandait en mariage[4]. Il avait fait fortune dans ses fonctions de procureur de la Commune, et on prétendit avoir trouvé son testament, où il laissait à sa maîtresse des sommes considérables[5]. On lui prêtait des propos de ce genre :

  1. Voyez l’appendice. Note 8.
  2. Paris-Journal.
  3. Paris sous la Commune. Moriac.
  4. Paris-Journal.
  5. Liberté.