Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/289

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de prisonniers. A Zurich, à Leipzig, à Bruxelles, de grandes réunions se déclarèrent solidaires de la Commune de Paris, et vouèrent à l’exécration du monde les auteurs des massacres et les gouvernements qui, n’ayant pas fait de remontrance, étaient devenus complices de ce crime. En Espagne, M. Garcia Lopez dit à la tribune des Cortès :

« Nous admirons cette grande révolution que nul ne peut sainement apprécier aujourd’hui, et que ne manqueront pas de bénir les siècles futurs. Ce serait une déloyauté de notre part, nous méconnaîtrions complétement les lois de la justice si nous donnions notre approbation à une proposition rendant la Commune responsable de crimes dont il est impossible d’avoir, la preuve. »

Le conseil général de l’Association internationale, publia à Londres un rapport d’une logique profonde et dont la presse française n’osa reproduire qu’une très-faible partie. « Parce que, disait-il, après la plus terrible guerre des temps modernes, les conquérants et les vaincus ont fraternisé pour le massacre commun des prolétaires, il ne faut pas, comme le fait Bismark, conclure de cet événement sans exemple au refoulement définitif d’une société qui surgit, mais bien à l’effondrement dans la poussière