Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/295

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tile d’en attendre. Mais c’est précisément la puissance de cette Révolution qu’elle est faite par la moyenne des hommes, c’est-à-dire par tout le monde et qu’elle ne dépend pas de quelques cervelles de génie.

Les travailleurs n’ont pas besoin de grands hommes pour s’apercevoir que leur misère a survécu à tous les changements de régime. Depuis le commencement du siècle, il n’est pas de forme gouvernementale que la France n’ait expérimentée, pas de parti politique à qui elle n’ait fourni les instruments du pouvoir, et cependant, l’impôt a crû sans cesse, et des services de l’État, aucun n’a subi une transformation. Monarchiques ou soi-disant républicains, les administrations, les ministères ont traîné après eux leur monde de créatures, leurs budgets, leur vaste parasitisme. Les cultes, l’armée, la diplomatie, la marine, etc., autant de fonctions improductives, dévorantes, néfastes ; la justice, les

    que le public ait jamais compris, fut présenté à la Commune par son délégué aux finances. Certaines déclarations officielles pleines d’éloquence et de bon sens resteront des programmes de bonne politique et de revendication sociale. Il n’est pas téméraire de croire que Gaveau, ce Belmontet de l’ordre, n’eût pas aussi facilement triomphé de leurs auteurs que des Assi, Régère, et autres Billiorays.