Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/85

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toujours digne de respect. Mais celui-là est au-dessous de toute pitié, qui, s’embusquant derrière sa neutralité, égorge sournoisement son adversaire. Les fédérés punirent ces lâches aggressions en brûlant les maisons d’où étaient venus les projectiles. Les obus versaillais avaient allumé déjà un grand nombre d’incendies ; bientôt tout le quartier fut en flammes.

Pendant que son aile gauche se rabattait sur la Seine pour donner la main au général Vinoy, l’aile droite du général de Cissey rasait les remparts du XIVe arrondissement. Les fédérés avaient barricadé la place de l’église Saint-Pierre et la gare de Sceaux ; ils luttèrent rudement, toute la journée et le soir seulement, la mairie de Montrouge tomba au pouvoir de l’armée.

Le mardi soir, à huit heures, l’armée versaillaise occupait sur la rive droite une ligne qui, partant de Montmartre, suivait la rue Rochechouard, la rue Cadet, la rue Drouot, le boulevard des Italiens, le nouvel Opéra et la rue de la Paix ; sur la rive gauche, le Corps législatif, l’église Saint-Sulpice, enclavaient l’espace compris entre la Seine, le boulevard Saint-Michel, la rue de l’École-de-Médecine et la rue Bona-