Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/87

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averse de fer. Et cependant, sur ce point de Paris, la résistance fut effroyable. Les canons de la terrasse et de la redoute balayèrent pendant deux jours tout ce qui osa s’aventurer dans les Champs-Elysées. La place fut bientôt couverte de débris de toutes sortes : cadavres, colonnes de bronze, statues, fontaines, candélabres renversés, tordus, pulvérisés par les obus. Enfin, Vers minuit, cette ligne de défense n’étant plus tenable, il fallut l’évacuer. La place de la Concorde, la rue Royale furent occupées par les troupes. La barricade Saint-Florentin, attaquée aussi par derrière, dut être abandonnée. Avec la barricade de la rue de la Chaussée d’Antin, la place Vendôme était tombée, prise à revers par la rue de la Paix.

M. Thiers avait télégraphié le soir à ses préfets : « Si la lutte ne finit pas aujourd’hui, elle sera terminée demain au plus tard et pour longtemps. » Depuis le début de la guerre, il avait cru sérieusement que, les remparts franchis, les armes tomberaient des mains des Parisiens et que tous les membres de la Commune ne songeraient qu’à s’enfuir. Mais Paris, contre toutes les habitudes militaires de l’Empire, avait attendu l’armée de pied ferme, se défendait rue par rue, maison