Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/103

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y a des maux beaucoup plus grands qu’une classe de prolétaires : un trésor vide, l’impuissance, la servitude, l’anéantissement de la nation.

Aucun homme honnête et sensé ne désirera non plus pour l’Allemagne une autre nationalité que celle qui garantirait à chaque État, l’indépendance et la liberté d’action dans son cercle particulier, en ne le subordonnant à la volonté collective que pour ce qui touche aux intérêts nationaux ; qui, loin d’opprimer ou d’anéantir les dynasties, assurerait à toutes et à chacune la continuation de leur existence ; une unité basée sur l’esprit primitif des fils de Teut, cet esprit qui est toujours le même sous la forme républicaine, comme en Suisse et dans l’Amérique du Nord, ou sous la forme de la monarchie. On sait où conduit une nationalité morcelée, qui est, par rapport aux nationalités véritables, ce que les fragments d’un vase brisé sont à un tout ; c’est encore dans toutes les mémoires. Un âge d’homme ne s’est pas écoulé depuis que toutes les côtes maritimes de l’Allemagne portaient le nom de départements français, depuis que le fleuve sacré de l’Allemagne donnait son nom à la fatale confédération des vassaux d’un conquérant étranger, depuis que les fils de l’Allemagne versaient leur sang dans les sables brûlants du Midi comme sur les champs glacés du Nord pour la gloire, et pour l’ambition d’un étranger. Nous voulons parler d’une unité nationale qui nous préserve, nous, notre industrie, nos dynasties et notre noblesse, du retour de pareils temps ; nous n’en demandons pas d’autre.

Mais vous, si décidés contre le retour de la domination gauloise, trouvez-vous donc tolérable ou glorieux, que vos fleuves et vos ports, vos côtes et vos mers continuent d’être assujettis à l’influence britannique ?