Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/90

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en mouvement, vous ne le pouvez pas ; votre monde des richesses est une chimère.

D’après ces observations, on croira sans peine que la crainte n’est pas le motif qui m’a détourné de parler dans cet ouvrage des travaux des économistes allemands. J’ai voulu seulement éviter une polémique inutile ou fâcheuse ; car, ce n’est que depuis la fondation du Zollverein que les Allemands ont pu envisager l’économie politique du point de vue national ; depuis lors, d’anciens prôneurs du système cosmopolite ont bien pu changer de sentiment, et il y aurait méchanceté évidente, dans un tel état de choses, à mettre obstacle par des critiques à la conversion de pareils hommes.

Cette considération, toutefois, ne s’applique qu’aux auteurs vivants, mais, à parler franchement, il n’y a rien de particulier à reprendre chez les morts ; ils ont partagé toutes les erreurs de Smith et de Say, et n’ont, en dernière analyse, rien dit de neuf. Ici comme dans le reste de cet ouvrage, il convient d’en faire la remarque, nos appréciations se restreignent à la théorie du commerce international et de la politique commerciale ; par conséquent, nous ne contestons nulle part les services que des auteurs morts ou vivants ont pu rendre dans d’autres branches de l’économie politique. Qu’on lise les écrits de Lotz, de Politz, de Rotteck, de Soden, pour ne pas parler d’esprits subalternes tels que Krause, Fulda, etc. ; et l’on reconnaîtra que, dans la matière dont il s’agit, ils ne sont que les aveugles disciples de Smith et de Say, et que, là où ils se séparent de leurs maîtres, leurs opinions sont dépourvues de valeur. On doit en dire autant de l’intelligent Weitzel, un des meilleurs écrivains politiques de l’Allemagne ; Rudhart lui-même, si expérimenté, si clairvoyant, n’a dans cet important sujet que de rares éclairs.

Je regrette, au moment où l’on réunit les œuvres de Rotteck, d’être obligé de prononcer publiquement sur lui ce jugement, qu’il n’a compris nettement ni le commerce international ni la politique commerciale, ni les systèmes ni l’application de l’économie politique. On m’excusera, si l’on ré-