Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fléchit que Rotteck a porté sur moi et sur mes actes un arrêt non-seulement sévère, mais injuste ; et qu’il m’a mis ainsi dans la nécessité de me défendre. Lorsque Rotteck me reproche d’avoir pris pour texte de mes plaintes la détresse des fabricants, et non l’écoulement des espèces et l’appauvrissement de l’État, lorsqu’il allègue que le système de la Société de commerce allemande était en partie inexécutable, et présentait des inconvénients de plus d’une sorte, ces observations portent la même empreinte qu’offre tout le chapitre de cet auteur sur l’administration publique, celle de l’ignorance. Qu’après avoir lu mon livre, on lise ce chapitre de Rotteck, et l’on ne taxera pas, je l’espère, ce jugement d’injustice. Qu’on lise seulement ce que j’ai écrit sur le principe de rétorsion[1], et qu’on examine ensuite l’opinion de Rotteck, on reconnaîtra que Rotteck a mal à propos porté sur le terrain du droit une simple question d’éducation industrielle des nations, qu’il l’a envisagée comme publiciste au lieu de le faire comme économiste. Cette inintelligence totale de mes actes et de ma valeur comme économiste, cette attaque personnelle peut bien m’autoriser à dire toute ma pensée : Rotteck eût fait plus sagement d’avouer franchement dans ses écrits comme dans ses discours parlementaires, qu’il ne possédait pas la moindre notion pratique en matière de commerce international et de politique commerciale, et que le domaine de l’économie politique lui était entièrement étranger, au lieu de s’exprimer dans les uns et dans les autres de manière à diminuer son autorité sous d’autres rapports. On se rappellera que MM. de Rotteck et Welcker, après avoir déclaré qu’ils n’entendaient rien au commerce, ne combattirent pas moins avec beaucoup de vivacité dans le parlement badois l’accession de Bade à la grande Association allemande. Connu de l’un et de l’autre, sur la nouvelle qu’ils prendraient un tel parti, je m’étais permis de leur adresser d’énergiques représentations, elles m’attirèrent une réponse où l’on parut piqué. Ces représentations de ma part

  1. Voir le chapitre xvii du 2e livre de cet ouvrage.