Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/93

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auteurs qui n’ont fait que copier ou commenter leurs devanciers, et qui ont puisé tout leur savoir dans les livres, tout émus et tout étourdis, lorsque des expériences vivantes, en désaccord avec leur science routinière, et des idées toutes nouvelles leur apparaissent.

Le comte Soden, que j’ai beaucoup connu, était, au contraire, infiniment plus instructif dans sa conversation que dans ses écrits, et d’une extrême facilité vis-à-vis du doute et de la contradiction ; la nouveauté de ses écrits consistait surtout dans la méthode et dans la terminologie. Mais hélas ! Cette terminologie est plus boursouflée que les précédentes, et elle plongerait la science dans la scolastique plus avant encore que celle de Smith et de Say.

Weitzel, dans son Histoire des sciences politiques, apprécie tous les économistes absolument comme le fait l’école cosmopolite.

Si, par les motifs déjà allégués, je m’abstiens de tout blâme à l’égard des économistes d’Allemagne encore vivants, je ne dois pas moins rendre justice aux excellentes choses que renferment les ouvrages de Nebenius, de Hermann, de Mohl, etc.[1].

Je suis généralement d’accord, comme on le verra, avec l’écrit de Nebenius sur le Zollverein allemand, en ce qui touche le système à suivre immédiatement par cette association. Le livre ayant été visiblement écrit dans l’intention d’exercer une influence immédiate sur le développement du

  1. Je donne plus loin un extrait d’un écrit publié en 1847 par M. de Hermann sur la théorie du commerce international. Quant à Nebenius, je saisis cette occasion de réparer une omission dont je me suis involontairement rendu coupable à son égard dans mon livre de l’Association douanière allemande. Nebenius mérite une place distinguée dans une histoire du Zollverein. Dès 1819, il avait fait paraître une brochure remarquable, où étaient nettement exposées les considérations qui devaient décider les États allemands à former entre eux une union commerciale, ainsi que les maximes qui devaient servir de base à cette union, et qui servirent en effet de base au Zollverein ; en 1820, il était l’un des membres les plus importants du congrès de Darmstadt. Plus tard, il contribua puissamment à l’accession de Bade qui avait soulevé dans le grand-duché une vive opposition. (H. R.)