Page:Liszt - F. Chopin, 1879.djvu/227

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partie de ce poème fut écrite, à diverses tentatives pareilles faites de son temps.

En subvenant aux moyens assez restreints de la famille de Chopin, le prince fit à celui-ci l’inappréciable don d’une belle éducation, dont aucune partie ne resta négligée. Son esprit élevé le mettant à même de comprendre toutes les exigences de la carrière d’un artiste, ce fut lui qui, depuis l’entrée de son protégé au collége jusqu’à l’achèvement complet de ses études, paya sa pension par l’entremise d’un ami, M. Antoine Korzuchowski, lequel garda toujours avec Chopin les relations d’une cordiale et constante amitié. De plus, le prince Radziwill faisait souvent intervenir Chopin aux parties de campagne, aux soirées, aux diners qu’il donnait ; plus d’une anecdote se rattacha dans la mémoire du jeune-homme à ces charmans instans, qu’animait tout le brio de la gaieté polonaise. Il y joua souvent un rôle piquant, par son esprit comme par son talent, et garda le souvenir attendri de plus d’une beauté rapidement passée devant ses yeux. Dans le nombre, la jeune Psse Elise, fille du prince, morte à la première fleur de l’âge, lui laissa la plus suave image d’un ange pour un moment exilé ici-bas.

Le charmant et facile caractère que Chopin apporta sur les bancs de l’école, le fit promptement aimer de ses camarades, en particulier du prince Calixte Czetwertynski et de ses frères. Lorsque arrivaient les