Page:Liszt - Le Tannhaeuser, paru dans le Journal des débats, 18 mai 1849.djvu/21

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sa dernière demeure celle qui avait voulu ne vivre et ne mourir que pour lui. Il tombe devant ce cercueil où repose une victime qui avait souffert une passion afin que les siennes fussent rachetées. Il tombe, il meurt… il est sauvé !

Je viens de vous entretenir d’un des plus beaux chefs-d’œuvre qu’artiste ait réalisé, longuement, sans hâte ni presse, comme si à l’heure qu’il est aucun autre succès ne nous détournait de l’admiration des choses d’art et de poésie, persuadé qu’elles gardent toujours leur importance. Ceux pour qui la poésie de la vie en est la plus vraie réalité, comprennent que ces types suprêmes du sentiment marquent aussi dans l’histoire du développement de la pensée humaine. Plus la beauté de ces conceptions est parfaite, plus elle rend l’idéal accessible à la généralité, plus elle élève le niveau des esprits, et plus elle augmente le nombre des âmes éprises et de cet idéal.

C’est avec une grande habileté que Wagner a su garder la délicate ligne que peut suivre la poésie entre