Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/183

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perdues pardurablement ; sy leur voult monstrer leurs folies et les ramener de perdicion. Sy est cy moult bel exemple et mirouer, et moult évident à ouïr, et à concevoir, et à veoir à toutes manières de femmes pour le temps à venir, et pensez comment de l’aage du temps de Noë, que tout le monde noya et perist par les orgueilleuses deffaictures, et les desguisures, et par les fardemens des folles femmes, dont les lecheries et viles luxures yssirent, par quoy ilz furent tous et toutes perilz et noyez, fors VIII personnes sans plus.




Chappitre LIIIIe
De la femme Loth


Un exemple vous diray de la femme Loth, que Dieux avoit gettée de Gomorre, elle et son seigneur, et troix de ses filles, et Dieu luy avoyt deffendu qu’elle ne regardast point derrière elle ; mais elle n’en fist riens, ainçoys y regarda, et pour ce devint comme une pierre, tout aussy comme Saint Martin de Verto, quant il fist fondre la cité de Erbanges, qui estoit en l’eveschié de Nantes, laquelle fondy par le pechié de luxure et d’orgueil, aussy comme fist la cité dont Loth fut sauvé, c’est de Gomorre, Sodome, et autres V cités que Dieu fist ardoir par feu de souffre jusques en abysme, et devindrent lac et eau, et furent tous perilz, et la cause fut tout pour le vil pechié de luxure,