Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de biens ou royaulme. » Et, ainsi comme le preudomme le dist, ainsi avint ; et encore dist-il plus, car il parla de la faulce royne sa mère, laquelle seroit pugnie en ce siècle et en l’autre, c’est assavoir que la femme du roy son filz l’encuseroit vers son seigneur que elle se coucheroit avecques un de ses prebstres, et que son filz le roy les trouveroit ensemble et les feroit tous deux ardoir en une fournaise. Et ainsi comme le saint homme le dist il advint, et pour ce est bel exemple à toutes femmes de soy tenir nettement en son mariage : car pour faire un faulx hoir il advient tant de mal et de tribulacion au païx où il a seignourie ; car par les faulx hoirs se perdent les seigneuries, et les mères en sont dampnées perpetuellement en enfer, tant comme les enfans en tiendront point de la terre de leur parrastre, c’est-à-dire du mary de leur mère.




Chappitre LVIIIe
Cy parle de la femme du roy Pharaon et de Joseph le filz Jacob


Belles filles, je vous diray un exemple d’un grant mal qui vint par regart et par folle plaisance, si comme il advint à Joseph le filz Jacob, celui qui fut vendu par ses frères au roy Pharaon. Cellui Joseph estoit à merveilles beau filz, saige et humble, et pour son bon service le roy l’amoit moult et lui habandonna