Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/193

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Dieu le père, et la pugnicion qui en fut faitte par son commandement, et puet l’en bien veoir comment tel pechié desplait à Dieu, et comment tant de maulx en adviennent, comme ouy avez et comme vous orrez, si comme le compte la Bible et la sainte Escripture.




Chappitre LXe
Cy parle de la fille Madiam


Si vous diray un autre exemple comme autre foys en advint en l’ost des filz Ysrael, c’estoient les Juifs, qui estoient peuple de Dieu et tenoyent sa loy. Sy avint que la fille Madiam, qui païen estoit, et des nobles d’icelle loy, celle fille, qui fut temptée, ot le cuer si joly et si gay que elle se cointit et vint en l’ost des Ebrieux, ce sont les fils d’Israël. Elle fut cointe et jolie et moult richement parée, et ne venoit que pour le cheval et le harnoiz, c’est à dire pour soy faire acomplir son delit, et tant advint que un chevallier de l’ost la vit, lequel en fut legierement tempté, et tant que il la fit venir en son logiz et fit son delit avecque elle. Et si comme il pleust à Dieu il envoya Finées, qui estoit un des meilleurs chevalliers de l’ost et l’un des plus grans chevetaines, et estoit nepveu Aaron. Cellui oyt dire que telle iniquité se faisoit en leur ost, comme avecque une payenne qui n’estoit pas de leur loy. Si vint courant l’espée nue et les trouva ou fait ;