Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/194

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si les va tous deux percier l’un sur l’autre, et morurent villainement et ordement. Si avoit nom le chevallier qui faisoit la follie Zambry, du lignage Symeon, qui estoit des xij. princes de la loy. Mais pour ce ne fust-il pas espargnié ; car les princes et les chevetaines de l’ost, qui veoient comment Dieu ouvroit pour eulx qui combattoient à dix tant de gens que ilz n’estoient, et que toute la victoire et le sauvement que ilz avoient leur venoit de la grace de Dieu et de appert miracle, et pour ce, avoient paour de cheoir en l’yre de Dieu, et en ceste cause tenoient-ilz bonne justice, car il n’estoit pas rayson que leurs gens se couchassent avecques gens d’autre loy, comme les Crestiens avecque les Juifz et Sarrasins. Et aussy ilz se tenoient nettement et loyaument en la crainte et en l’amour de Dieu, et Dieu leur donnoit victoires et les garantissoit des grans perilz, ne ja n’eussent à taire à si grant nombre de pueple ne de gens d’armes que ilz ne venissent au dessus. Et pour certain, ce que Dieu veult garder nulle chose ne lui peut nuyre, et povez bien veoir comment Dieux het le pechié de luxure et comment il veult qu’il en soit puny, laquelle chose convient que soit ou en ce siècle ou en l’autre.