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AU LECTEUR FRANÇAIS

Les peuples ne sont jamais indifférents au récit de leurs traditions : témoin la gloire immortelle qu’obtinrent Homère et Virgile pour avoir relaté les origines de leur patrie. L’intérêt particulier qui s’attache à l’histoire des races provient de ce que chacune d’elles correspond à un degré du développement humain et à un plan de civilisation : combien donc devra paraître curieuse l’histoire de nos ancêtres quand on saura qu’ils étaient les représentants du type européen et que, dans la lutte soutenue contre leurs ennemis, la civilisation occidentale était en jeu.

Mais hélas ! pendant les péripéties de ce drame étonnant, inoui qui constitue notre histoire, parmi les revers de notre fortune nous avons perdu le pouvoir, le territoire, les traditions, tout, jusqu’à notre nom, ne gardant de nous-mêmes que cet autre tout qui est l’âme.

Notre nom de Celtes qui le comprend aujourd’hui ? La plupart d’entre nous ne connaissent que l’appellation de Gaulois, arbitrairement imposée par les conquérants romains ou celle de Français, souvenir de l’invasion franque.

Nos annales, si étendues puisqu’elles faisaient partie de l’enseignement druidique qui durait vingt ans, nos annales ont péri lorsque tomba la tête du dernier druide sous les persécutions de Claude. Les druides, en effet, n’écrivaient pas et confiaient à la mémoire leurs doctrines originales et universelles. De leurs immenses connaissances, il ne nous était parvenu jusqu’à ce jour que ce qui en a