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l’hypothèse d’un peuple autochtone en indiquant la Provence comme berceau de la nation celtique[1]. La Provence, déjà connue comme l’inspiratrice des Renaissances espagnole, italienne, et française, a-t-elle été, aux époques antérieures, foyer d’expansion ? Pourquoi pas ? La belle Provence qui, par l’institution des Cours d’amour, a montré qu’elle comprenait l’importance sociale du sentiment procréateur des nations, peut être admise à revendiquer le titre de pépinière de la noble race celtique. Par suite, il faudrait admettre que les peuples désignés sous le nom d’Indo-européens ont essaimé, à différentes époques, de la mère-patrie celtique. Ces émigrations durent s’étendre d’autant plus facilement qu’elles furent plus anciennement entreprises. C’est ainsi que s’expliquerait l’invasion préhistorique de l’Inde par des tribus celtiques, puis dans les temps plus rapprochés, celle de l’Asie mineure, de la Grèce, de la Gaule cisalpine : invasions toutefois suivies de reflux.

Il n’y a pas de contradiction entre les opinions rapportées par Timagène et Strabon, et d’autres traditions si anciennes qu’elles ont revêtu une forme mythologique. Diodore de Sicile[2], et Parthenius[3] rapportent que les Gaulois ou Celtes sont nés d’Hercule et d’une fille du pays nommée par les uns Galata, par les autres Celtinè, fille de Bretannus. D’autre part Appien, dans le Livre de la guerre illyrique, dit que du Cyclope Polyphème et de sa femme Galatée naquirent Celtus, Gallus et Illirius, chefs des peuples de mêmes noms.

Ces mythes sont faciles à interpréter. Hercule symbolise l’époque où l’homme se servait de massue et de flèches et le cyclope Polyphème, celle où l’on vivait par familles isolées[4]. Ainsi le type celtique, fixé dès ces siècles lointains, s’offrait déjà aux méditations naïves et grossières des historiens contemporains.

Quant à l’habitat des Celtes les renseignements sont absolument

    de la blancheur de leur peau comparable à celle du lait, galax, en grec. Isidore, Étymologies, livre IX.

  1. Livre IV, ch. 2.
  2. Livre V.
  3. Ch. 30. Lisez encore Timagène, passage cité, et Eustathe. Geographici minores, éd. Firmin Didot, tome II, page 230.
  4. Aristote, Politique, livre I.