Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/240

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l’Église et l’État? Où sont les hommes qui souffrent avec patience qu’on les dépouille des biens qu’ils ont acquis par leur industrie, et que, contre toute sorte de loix, divines et humaines, on les expose à la fureur de leurs compatriotes, surtout lorsqu’ils sont d’ailleurs très innocents, et qu’on les maltraite pour une affaire de conscience, qui ne relève que de Dieu. N’est-il pas naturel qu'ennuiés de tous les maux, dont on les accable, ils ne viennent enfin à se persuader qu’il leur est permis de repousser la force par la force, et de prendre les armes pour la défense des droits que Dieu et la nature leur accordent, convaincus que le crime seul les en doit priver, et non pas la religion qu’ils professent ? L’histoire ne témoigne que trop qu'on en est venu jusques-ici à cette cruelle extremité, et il n'y a