Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/26

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toutes les formes où ils se sont conservés, ne seraient-ils pas l’essence du christianisme ? Pourquoi ne pas mettre l’essence du christianisme dans la plénitude et la totalité de sa vie, qui, par cela même qu’elle est vie, est mouvement et variété, mais en tant que vie procédant d’un principe évidemment très puissant, a grandi suivant une loi qui affirmait, à chaque progrès, la force initiale de ce qu’on pourrait appeler son essence physique, révélée dans toutes ses manifestations ? Pourquoi l’essence de l’arbre devrait-elle être censée contenue dans une particule du germe d’où il est sorti, et pourquoi ne serait-elle pas aussi véritablement et plus parfaitement réalisée dans l’arbre que dans la graine ? Le procédé d’assimilation par lequel se fait la croissance est-il à regarder comme une altération de l’essence virtuellement contenue dans le germe, et n’est-il pas plutôt la condition indispensable de son être, de sa conservation, de son progrès dans une vie toujours la même et incessamment renouvelée ?