Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/40

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qui remontera des mots aux choses, et qui expliquera l’histoire de la littérature évangélique par celle du mouvement religieux dont cette littérature a été l’expression partielle. L’ancienne école de Tubingue n’avait pas tort de vouloir rendre compte des livres chrétiens par l’évolution du christianisme ; elle aurait dû seulement être plus circonspecte et moins simpliste dans ses conjectures, discuter plus minutieusement les textes, les idées et les faits, avant de formuler ses conclusions.

Si l’on voulait poursuivre la critique de Marc d’après la méthode purement littéraire, on pourrait dire un peu extérieure et mécanique, qui a été suivie jusqu’à présent, il ne serait pas difficile d’y reconnaître les mêmes phénomènes de sutures, de combinaisons et de superpositions que l'on signale dans Matthieu et dans Luc. La discussion avec les pharisiens à propos de Beel-zeboul [1] est comme interpolée dans le récit de la démarche que les parents de Jésus avaient faite pour le ramener chez eux [2]. Dans le chapitre des

  1. MARC, III, 22-30.
  2. MARC, III, 21, 31-35.