Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/57

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sa puissance spirituelle ; ceux dont on ne voit pas l’explication.

Il serait bien difficile de répartir les récits évangéliques dans les subdivisions de ce catalogue. Un certain grossissement du fait primitif se montre partout ; il résulte de ce que l'on raconte comme miracle du Christ un incident qui a été interprété d’abord comme une grâce de Dieu, et dont le caractère miraculeux n’a pris une signification particulière que dans la perspective messianique. On pourrait douter que tel récit de miracle, par exemple celui du figuier desséché [1], ou la multiplication des pains, où l'on a voulu voir la matérialisation d’une parabole, soient à expliquer de la sorte ; mais il paraît incontestable que les évangélistes voient volontiers dans les miracles un enseignement du Christ, comme ils y voient une preuve de sa toute-puissance, et que leur rédaction a pu être, qu’elle a été influencée par cette intention didactique, comme elle l’a été dans les paraboles, par leur tendance allégorisante. L’influence

  1. MARC, XI, 12-14, 20-23. Cf. MATTH. XXI, 18-22, et Luc, XIII, 6-9.