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I

Cet avis est celui de M. Harnack, et l'éminent conférencier a même des paroles sévères, disons injustes [1], à l’égard de ceux qui professent l’opinion contraire. En reconnaissant que le royaume à venir est proprement ce que Jésus entend par le royaume, ils céderaient au désir, conscient ou inconscient, de tout niveler et d’abaisser ce qui est élevé. Jésus, nous dit-on, aurait partagé cette croyance du royaume à venir, mais elle ne serait pas pour lui le tout du règne de Dieu ; elle n’en serait même pas le principal, parce que le Sauveur aurait enseigné d’abord, et lui seul, que le royaume des cieux ne se reconnaît pas à des signes extérieurs et qu’il est déjà dans l'homme qui se confie en Dieu.

Un problème de ce genre n’est pas à trancher par des insinuations sur les tendances des personnes qui ont soutenu telle ou telle conclusion. Les exégètes accusés de diminuer le Christ auraient trop facile de répondre qu’on l’honore

  1. P. 35.