Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/79

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réalise déjà le royaume, dont l’avènement définitif ne fera, pour ainsi dire, qu’assurer le bonheur et l’immortalité des hommes charitables. Mais le royaume est proprement ce bonheur immortel. Sa racine est intérieure : il est déposé comme un germe précieux dans l'ârne de chaque croyant ; dans cet état, néanmoins, il est caché, rudimentaire, imparfait, et il attend sa perfection de l’avenir


II

Pour établir en quoi consiste l’essence du royaume, de l’Evangile et du christianisme, M. Harnack est parti d’un principe qui n’est rien moins qu’évident par lui-même et que contredit l’attitude générale de Jésus à l’égard de la religion mosaïque et de la tradition israélite. « Certes, écrit-il, c’est une tâche difficile et de grave responsabilité que celle de l’historien distinguant ce qui est traditionnel de ce qui est personnel, le noyau de l’écorce, dans la prédication de Jésus sur le royaume de Dieu [1]. » Ainsi ce qui est traditionnel est l’écorce ; ce qui

  1. P. 36.